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18 juillet 2004

La France a mal à ses eaux

Une étude de l'Institut français de l'environnement publié le 12 juillet sonne l'alarme quant à la présence de pesticides dans les cours d'eau français.

75 % des 624 échantillons prélevés contenaient de ces substances utilisées par l'agriculture intensive. 25 % des points d'eau servant à produire l'eau potable devraient spécifiquement être traités pour éliminer les pesticides. Il y a toujours les eaux souterraines, me direz-vous? Achetons l'eau en bouteille et le problème sera réglé. Malheureusement, 57 % des échantillons prélevés en 2002 contiennent aussi des pesticides. Les sources alpines semblent toutefois protégées pour le moment. Plus de 200 produits différents ont été identifiés dans les échantillons dont des substances interdites officiellement depuis des années. La situation est pire dans les départements outre-mer.

D'autres personnes diront que ces pesticides sont un mal nécessaire. Pourtant leurs effets sur la sante humaine et des animaux sont indéniables. Certaines études épidémiologiques font état de malformations génitales (hermaphrodisme chez les poissons et les grenouilles), de baisse de la fertilité masculine, de cancers ou d’effets néfastes sur le foie et le système nerveux lors de contacts prolongés avec ces substances. Les travailleurs mexicains de Californie en sont aussi une preuve vivante.

Que dire des effets des pesticides sur la faune et la flore aquatique ?

Or, la France est le troisième pays qui emploie le plus de pesticides au monde. Le gouvernement français travaille sur une loi-cadre pour réglementer l'épandage des pesticides. Les agriculteurs sont-ils prêts à faire des efforts ? Faut-il appliquer ici le principe de pollueur payeur à l'agriculture industrielle ? Quelles sont les responsabilités des entreprises qui produisent ces substances ? Et si la solution passait plutôt par une réforme en profondeur de l'agriculture et des techniques de production végétale ? Beaucoup de questions et peu de réponses pour le moment.

Espérons que le gouvernement Raffarin n'accouchera pas d'une souris et que son plan d'action sera vraiment efficace pour tout au moins réduire l'emploi de ces substances à un niveau plus proche des besoins réels.