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04 septembre 2004

Subtils wagashis

Au cours de mon petit voyage à Paris j'ai fait le grand saut.

Il y avait longtemps que je voulais goûter à la pâtisserie traditionnelle japonaise. Je m'étais souvent arrêté devant la vitrine de Toraya, un salon de thé japonais de la rue Saint-Florentin, entre la Madeleine et de la place de la Concorde, pour regarder les wagashis, véritables oeuvres d'art qui y étaient présentés mais en voyant leurs prix et mon portefeuille souvent bien vide, je passais rapidement mon chemin.

L'occasion de les découvrir s'est enfin présentée un beau samedi après-midi après une visite au magnifique Musée Guimet et une belle promenade avec le Capitaine dans les beaux quartiers. Nous nous sommes arrêtés devant la devanture d'une nouvelle boutique, Minamoto Kitchoan, Place de la Madeleine que le Capitaine n'avait jamais remarquée. J'ai tout de suite su que les produits présentés étaient des faux comme c'est souvent le cas dans les présentations des restos japonais mais que dire devant des gâteaux au thé vert, recouvert de sésame noir ou emballé dans une une feuille de chêne. Ma curiosité fut piquée au vif!

Nous avons donc franchi le pas de la porte et nous passâmes de longs moments à regarder les wagashis qui y étaient présentés. Ici aussi, les produits, leurs emballages et les étalages étaient un plaisir pour les yeux. Le service était tout sourire et une charmante dame répondait patiemment à toutes nos questions et nous aida à effectuer une sélection de quelques pâtisseries. Au fond de la boutique se trouve un petit salon de thé.

Le Capitaine ne pouvant résister à la jolie boîte acheta 10 usagis, des petits gâteaux en forme de lapins fourrés à la pâte de haricots blancs et aromatisés au citron. Ces petits gâteaux sont liés à la lune. Le lapin est signe d'heureux présage pour les Japonais. Nous sortîmes du magasin les bras chargés de deux petits sacs, mais le portefeuille allégé de plusieurs dizaines d'euros. Les prix correspondent à ceux de pâtisseries de bonne qualité à Paris.

Après avoir mangé des sushis de Picard-san pour le repas du soir, il fut temps de passer à la dégustation de nos wagashis. Première surprise : un lapin avait déjà disparu. Deuxième surprise, la texture curieuse de certaines de ces préparations. Troisième surprise : les saveurs plutôt délicates et quelques fois étranges de certains mais aucun danger de s'écoeurer, les portions étant très petites. Les ingrédients de base des gâteaux sont simples : farine (de blé ou de riz), sucre, pâte de haricots et fruits.

Mes favoris :

  1. Kinkandaifuku : petit gâteau rond à couverture gélatineuse et élastique de farine de riz cachant un kumquat enrobé de pâte de haricot blanc sucré. Difficile à couper en deux. Coupé en deux, il rappelle un oeuf mollet. Délicieux !
  2. Macchamanjyu : petit gâteau rond comme le kinkandaifuku. Coupé en deux, il laisse apparaître un coeur vert foncé. Son parfum de thé vert est délicat, trop selon le Capitaine. J'adore le thé vert de type sencha. Question de goût sans doute... Et les goûts, ça ne se discute pas!
  3. Usagi : Un joli biscuit fourré en forme de lapin. On s'attend à un enrobage dur, mais surprise, il fond littéralement dans la bouche, laissant place en second lieu à une pâte soyeuse d'haricot blanc aux arômes d’agrumes.

Beau, bon et sain ! Quoi demander de plus pour se gâter à l'occasion. Dommage que ça n'existe pas à Montréal...