Une expérience d'apprentissage dans les Maritimes?
Après le mariage, rien de mieux qu'une escapade pour faire passer tout le stress engendré par cette journée bien spéciale. Et quoi de mieux que de prendre le train pour se mettre dans l'esprit de vacances? En route donc vers Halifax en classe Alizés de Via Rail.
Le forfait Alizés à 489 dollars TTC comprend un service de wagon-lit, trois repas servis dans une vraie voiture-restaurant, un accès à la voiture panoramique, vestige des années 50, le service d'un accompagnateur qui connaît bien les Maritimes, son histoire et ses cultures. Intéressant programme n'est-ce pas?
Notre chambre, la 9 du wagon 37, était composée de deux lits simples superposés dont l'un se transformait le jour en banquette, et d'un cabinet de toilette avec lavabo. Sa décoration était un peu défraîchie. Les espaces de rangement étaient réduits au minimum. Les couchettes étaient cependant assez confortables. Le Capitaine y a roupillé sans problème toute la nuit dans la supérieure. Malheureusement pour moi, la lampe éclairant le cabinet demeurait allumée toute la nuit. Malgré la porte fermée, la lumière blafarde des néons s'échappait de tous les interstices possibles à moins d'un mètre de mon visage. Le sommeil a été un peu plus long à venir...
Le train traverse le Québec, le nord du Nouveau-Brunswick et le centre de la Nouvelle-Écosse. Je me suis réveillé très tôt vers 5 heures dans la vallée de la Matapédia. Vers 7 heures, nous avons entrepris la plus belle section du trajet en longeant la Baie-des-Chaleurs. Par la suite, la traversée de l'arrière-pays néo-brunswickois est plus monotone en comparaison avec ses forêts et ses petites villes malgré la beauté des couleurs automnales. La Nouvelle-Écosse plus rurale me parut plus belle et plus accueillante.
En ce qui concerne les repas, le marketing a beurré épais! On parle de gastronomie régionale, de mélange de traditions culinaires et d'innovation. Petit extrait :
En classe Alizés, le chef a conçu un menu inspiré de l'abondance des Maritimes. Nos mets ont été préparés de manière à mettre en valeur ce que les Maritimes ont de meilleur à offrir, des produits de la mer aux viandes et aux légumes, et ils sont accompagnés de vins et de bières régionales.
Au menu dimanche soir, un repas chaud servi frais : chaudrée de poisson un peu épaisse sans grand poisson, filet de porc cuit correctement mais recouvert d'une préparation épaisse brunâtre et accompagné d'un mélange de pommes-bleuets indescriptible, d'haricots verts surcuits et de quelques pommes de terre au gratin toute aussi froides. Décevant! Pour le petit déjeuner, crêpes à la française farcies au fromage à la crème accompagnées de pêches et de confiture de cerise. Bof! Pour le lunch, deux galettes de crabe panées accompagnées d'une petite salade, mais elles étaient sans doute réchauffées aux micro-ondes ce qui n'est jamais très heureux. En dessert, un petit morceau de croustade aux fruits rouges. Le thé Red Rose ou un café filtre médiocre étaient servis à volonté.
Laurent n'a pas été plus heureux avec son "truc" aux moules, ses ravioles au homard sans goût, son flétan citronné, son omelette au cheddar accompagnée de ses petites saucisses à l'érable ou son sandwich aux lanières de porc barbecue servi avec une poignée de chips Miss Vicki à la lime et au poivre.
Le wagon-restaurant est bien aménagé et plutôt agréable, mais le service y est bien aléatoire. Il est assuré par une brigade sans chef. Un employé a été incapable de servir trois plats sans se tromper. Certains uniformes étaient tachés. Heureusement, la gentillesse des employées féminines rattrape un peu le tout. Les vins et bières servis provenant des Maritimes ont constitué les points forts de ces repas ferroviaires.
Pour résumer, un trajet intéressant par moments, mais pour connaître la cuisine régionale, on repassera. Ça peut même faire peur! Allons Via, un peu d'effort si vous voulez que les gens prennent le train au lieu de l'avion!