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27 mai 2005

Pauvre Canada!

Il existe peu de restaurants canadiens à Paris. Avant-hier, le Capitaine voulant me faire une surprise, m'invita à aller dîner au Tadoussac, resto canadien qu'il a découvert près de son bureau. Il est localisé sur les lieux d'une ancien lupanar des années 30 dans la très chic rue Saint-Honoré dans le 1er arrondissement.

Cet établissement est situé au deuxième étage et seule, la carte peut vous donner quelques indices sur la cuisine qui y est servie. Personnellement, je suis assez perplexe face à celle-ci. Une seule recette vraiment typique : la tarte au sucre. Les autres comprennent des ingrédients pouvant être d'origine canadienne...

Le restaurant est composé de deux salles vides à notre arrivée vers 20:15. Sur les murs une vieille photo d'Amérindien et une peau d'ours. Bonjour les clichés!

Nous avons fait notre choix rapidement. Salade César au blanc de poulet fermier pour le Capitaine et feuilleté de poireau pour moi. Les plats arrivent, très chargés, mais malheureusement sans grande qualité. Poulet tout graisseux baignant dans le jus de betteraves servi en accompagnement pour le Capitaine et effiloché de poireaux dans un vol-au-vent froid pour moi.

On aura peut-être mieux en plat principal. Ma fricassée de cuisse de canard aux shitakes et pâtes fraîches est devenue un demi-magret de canadien trop cuit servi avec un genre de flan aux champignons et des petites pommes de terre bien huileuses. L'entrecôte aux baies sauvages du Capitaine très mince, était trop cuite et servi avec des légumes et les mêmes pommes de terre huileuses baptisées pommes de terre grenaille.

Inutile de dire que nous n'avons pas trop aimé cette cuisine digne d'un débutant. Voulant trouver désespérément des points positifs à ce resto, je commande un gratin de bleuets et son granité de sauge. L'attente fut longue et je fus... déçu et même trompé encore une fois. Les bleuets (myrtilles) étaient anémiques de couleur rouge plutôt que mauves. Il s'agissait plutôt de petites groseilles non décongelées vu l'eau contenue dans la mixture concoctée par le chef. Le granité brillait par son absence. Nouvelle imposture! Le Capitaine commanda un café qu'il trouva plus ordinaire une façon polie de dire mauvais. De plus, l'atmosphère ce soir-là malgré le petit nombre de clients était franchement peu intime et pas très plaisante.

La seule chose qui trouva grâce à nos yeux au cours de ce repas est un pinot noir ontarien (encore que l'établissement n'y soit pour rien) qui vaillait bien des côtes-du-rhône. Une cuisine amateur, un service quelconque et en plus des énoncés mensongers ne donnent jamais de bons résultats.

C'est un endroit à fuir à moins que vous soyez à la recherche d'un lieu pour annoncer une rupture. Votre invité(e) partira sans doute avant la fin du repas ne voulant plus jamais vous revoir...

P.-S. Le Capitaine est sorti tout piteux en s'excusant mille fois. Un petit bec et on passa l'éponge. Mieux vaut en rire! Comme quoi, on mange pas toujours convenablement même à Paris.