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09 juin 2005

Quelle bourgeoise, cette tante Louise!

Mardi midi, j'avais décidé d'aller manger avec le Capitaine avant mon retour à Montréal.

Je l'ai retrouvé à la porte de son bureau, l'air un peu piteux... Je voulais l'amener chez Toraya tout près de son bureau, mais le menu du midi ne l'intéressa pas outre mesure malgré qu'il s'agit de la plus vieille pâtisserie de Paris à offrir des wagashis. Nous nous sommes donc baladés dans le quartier de la Madeleine sans vraiment trouver notre bonheur.

La chance tourna quand nous nous arrêtâmes devant Tante Louise, rue Boissy d'Anglas dans le très beau VIIIe servant une cuisine bourgeoise et traditionnelle. Le Capitaine adore, lui qui est si délicieusement vieille France à ses heures... Menu déjeuner trois services à 34 euros TTC. Pas besoin de casser ma tirelire comme dans les restos étoilés. Je remarque que cet établissement appartient au groupe fondé par le célèbre Bernard Loiseau, le chef dont même la mort fut très médiatisée. Allions-nous nous régaler?

Le restaurant est de taille moyenne et s'étend sur deux étages un peu en retrait l'un de l'autre. L'aménagement est de bon goût sans être luxueux : éclairage tamisé, vitraux modernes, chaises confortables et tables pas trop serrées les unes contre les autres. De quoi se sentir à l'aise...

Le service est classique, assuré par un personnel exclusivement masculin habillé de noir et de blanc. L'archétype du serveur français... Le personnel est réduit mais efficace. Le menu du jour nous est remis en même temps que quelques amuse-bouches.

La carte est courte 3 entrées, 3 plats et 3 desserts. Je choisis en entrée une quenelle de jambon avec ses crudités, des joues de porc nappées d'une sauce au thym et une délicieuse ratatouille servie froide où les légumes sont coupés en petits cubes et sont encore croquants. En dessert, j'ai choisi un petit gâteau de semoule caramélisée servi sur un nid de rhubarbe nappé d'une sauce contenant un peu d'alcool. Les trois plats sont excellents. Le goût, la présentation, l'assaisonnement, je n'ai rien à redire. C'est une cuisine classique mais de la cuisine de vrai pro. Le pain servi était croustillant et sa mie crème alvéolée était tendre et pleine de saveurs, J'ai dû manger une baguette à moi seul. À la fin du repas, un petit plateau de mignardises est servi contenant deux tuiles, deux petits financiers et quatre chocolats.

Le seul petit point négatif se situe au niveau du prix de vins. La plupart des vins offerts sont assez dispendieux. Le Capitaine sélectionna un Gevrey-Chambertin vendu en carafe de 50 cl. À 39 euros, il a été bu jusqu'à la dernière goutte. Idem pour la bouteille d'eau minérale Chateldon à 6,50 euros. Le petit café à 4,50 euros fut bu aussi plutôt lentement.

La clientèle était composée de gens d'affaires et de quelques touristes. Nous étions les seuls à porter des jeans.

Conclusion : un repas excellent dans un cadre cozy. La comparaison avec un resto comme le Grand Véfour ne peut tenir. Les gammes sont différentes mais on peut déjà voir dans le décor, le service, les petits plus ajoutés au menu et la créativité des chefs les éléments permettant de les évaluer.

À la sortie, le Capitaine avait heureusement retrouvé son sourire et m'a roulé un gros patin sous le porche de l'édifice où se trouve son bureau pour me dire au revoir. J'étais tout intimidé! J'ai récupéré ma valise à Neuilly en vitesse et hop à l'aéroport.

P.-S. Le menu du soir est à 40 euros ce qui est fort raisonnable pour ce quartier où les restos à la mode (mais pas nécessairement très bons) sont légions. Le Buddha Bar est tout près.