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22 juin 2004

Est-ce toujours le cas?

En notre doux pays de France, il n'est point rare qu'une petite ouvrière ou une humble paysanne soit un parfait cordon bleu. Dans les plus modestes ménages, dans les milieux les moins favorisés par la fortune, la bourgeoise (qui d'ailleurs n'appartient pas à la bourgeoisie) s'entend à tremper une bonne soupe, à faire mijoter un ragoût savoureux, rôtir un poulet doré et revenir un bon mironton.

Maurice Edmond Sailland dit CURNONSKY (1872-1956)

C'est plutôt «Vive Picard et les traiteurs !» Où vont les traditions françaises?

21 juin 2004

Carnassiers

Hier, c'était la fête des Pères.

Comme mes parents n'avaient pas de visiteurs, j'ai décidé de leur préparer un repas au goût de mon père et de me soumettre au rite très répandu du BBQ dominical.

Je suis donc allé dimanche matin dans une boucherie près de chez moi, reconnue pour vendre des viandes de grande qualité. Grosse promo sur les biftecks de côtes (ribsteaks) ! J'ai choisi trois steaks de 2,5 cm d'épaisseur. Je sursaute un peu en voyant la facture, mais c'est la fête et de la viande vieillie pendant 21 jours par votre boucher, ça a un prix...

De retour à la maison, j'allume le barbecue. Je fais griller des poivrons rouges et oranges. J'emballe une tête d'ail dans le papier alu pour la faire cuire de façon à ce que les gousses soient devenues une douce purée. Je prépare aussi une pomme de terre par personne en robe des champs. On ne peut pas faire plus simple !

C'est le temps de cuire le boeuf ! Pas de marinade, pas d'épices. Rien sur la viande! Le gras abondant donnera de la saveur à la chair rouge. Je la cuis trois minutes de chaque côté pour mon père qui aime sa viande bleue et deux minutes de plus pour ma mère et moi qui préférons une viande saignante.

Je sers et j'attends le verdict. Mes parents sont comblés ! La viande est excellente, juteuse et tendre. Il y a avait longtemps que nous n'avions pas mangé une viande d'une telle qualité. Je savourais chaque morceau lentement avec un peu de moutarde de Dijon et du poivre noir fraîchement moulu. Et moi, qui suis pas très boeuf !

Un peu plus tard, Chloé, ma nièce de 12 ans, nous annonce subitement qu'elle veut devenir végétarienne, et ce, à la plus grande surprise de ses parents. Elle ne veut plus voir des animaux naître exclusivement pour finir dans notre assiette...

20 juin 2004

Les secrets de la Maison Blanche

Toute la rhétorique antif-française des derniers mois de l'administration Bush ne pouvait cacher une chose.

Alors que certains lancaient des appels de boycott de produits alimentaires français, que certains restos français voyaient leurs clientèle les déserter, la Maison Blanche continuait à manger de petits croissants au beurre et des magnifiques créations pâtissières préparées par un chef français.

Selon le Courrier International, Monsieur Roland Mesnier, le sorcier "faiseur de desserts" engagé par Roselyne Carter en 1979, prendra cependant sa retraite début août. Tous le regretteront à la Maison Blanche y compris Monsieur Bush et sa petite famille. Those lovers of smelly cheeses and snails can be essential to Americans aren't they?

C'est bien connu. Le peuple mange du McDo et du pain blanc insipide mais l'élite (si on peut parler d'élite dans ce cas) se permet de pactiser avec l'ennemi. ;-)

19 juin 2004

Une bonne idée plein de fraîcheur

Une salade de fruits par temps chaud est souvent le dessert idéal.

Hier soir, j'ai été invité à dîner (souper) par Olivier et Jean-Marc, deux Français qui vivent à Montréal depuis peu et qui connaissent bien mon ami Guy. Au menu de cette soirée très estivale : salades composées, pain maison, cidre et rosés à profusion.

En dessert, Jean-Marc avait préparé une salade de fruit composée de mangue, de pastèque, de fraise, d'orange et de raisins, le tout servi dans la pastèque évidée de sa pulpe sucrée.

Une chouette idée de présentation et surtout un peu moins de vaisselle à faire !

Avec les meilleurs ingrédients du monde, on ne fait pas toujours des merveilles !

J'ai remarqué que certains fabricants de produits alimentaires se servent de leurs ingrédients pour donner une image haut de gamme de leurs produits. Ici, des biscuits fait avec du vrai sirop d'érable même si l'emploi de celui-ci est limité à une toute petite partie du produit alors que le produit contient plein d'autres sucres, d'huile hydrogénée aux gras trans suspectes et une foule d'additifs. Là, une baguette faite avec de la véritable farine française mais un bon pain c'est plus que de la bonne farine. Cours de boulangerie 101 ! C'est tout un savoir-faire et ça exige du temps ce que les comptoirs de boulangerie de supermarché possèdent rarement.

Dernièrement, j'ai découvert un autre cas malheureux. Il s'agit de viennoiseries (pains au chocolat, croissants et brioches au raisin) de tradition française et qui sont préparées avec du vrai beurre AOC Charentes-Poitou. « Avec du beurre AOC ! » me dis-je. « Ça vaut la peine d'y goûter! ». Pourtant, l'industrialisation est bien passée par là... Il s'agit d'une pâte congelée sans doute puisqu'importée de France et cuite dans des terminaux de cuisson en magasin. Disons que ça change des produits Pillsbury mais on est long des produits artisanaux comme le montre la longue liste des ingrédients des petites brioches aux raisins produites par cette compagnie :

Pâte :

  • Farine de blé
  • Beurre AOC Poitou-Charentes
  • Eau
  • Sucre
  • Levure
  • Sel
  • Lactosérum
  • Gluten
  • émulsifiant
  • Mono et diglycérides d'acides gras
  • esters monoacetytartriques et diacetytartriques d'acide gras
  • lécithine
  • amylase antioxygène
  • acide ascorbique

Pâte pâtissière :

  • eau
  • sucre
  • amidon modifié
  • lactosérum en poudre
  • lactose
  • lait écrémé en poudre
  • épaississants
  • acétate de phosphate
  • diphosphate disodique
  • orthophosphate monosodique
  • arôme
  • colorant
  • caroténoîdes
  • et (enfin) raisins

Longue liste ... Pourtant c'est si simple de préparer ces délicieux petits pains aux raisins ! Dommage! Et un petit conseil : allez vite encourager un vrai boulanger si vous en avez un dans les environs.

12 juin 2004

Les poissons ne sont pas tous dans l'assiette !

Hier, mon ami Guy m'invita au resto pour me changer les idées, souvent un peu noires depuis le départ du Capitaine.

Il me suggère un restaurant de quartier, le Poisson Rouge, face au parc Lafontaine à l'intersection de La Roche et Rachel. Je lis la critique que Voir en fait, ça semble être bien. C'est un petit resto, au décor jaune et orange, ouvert sur les rues et donc un peu bruyant, spécialisé dans les produits de la mer et où on apporte son vin. La carte propose un menu 4 services (entrée, soupe de poisson, plat et dessert et un café) pour 33 dollars hors taxes.

À peine arrivés, le patron apporte un sceau plein d'eau et de glaçons, ouvre la bouteille de blanc vénitien que j'ai acheté et nous verse un verre. De retour avec la carte, il explique le menu et les choix qui y sont inscrits et avant de repartir, il reverse un peu de vin. Service empressé, un peu trop même, car l'eau de la bouteille mal essuyée s'accumule en petites flaques dans mon assiette à pain. Prise de commande rapide et reservice de vin. On a l'impression que l'on guette chaque gorgée que l'on prend.

En entrée, j'ai choisi un gratin d'aubergines rouges. Je m'attendais à une variation de l'aubergine parmesan. J'ai obtenu deux morceaux de petites aubergines rouges surmontés de deux morceaux de fromage et nageant dans une sauce crémeuse. Rien de très transcendant. J'ai peut-être mal choisi.

La soupe de poisson, plat somme toute simple, était assez bonne, très sombre, mais avec une texture un peu bizarre. Le goût de poisson est faible. Deux petits croûtons surmontés de fromage et de rouille. Je suis un peu perplexe. Rien de commun avec ce que j'ai connu en France.

Comme plat principal, j'ai choisi un duo de poisson, marlin et omble chevalier. L'assiette arrive, méli-mélo de garnitures colorées cachant le poisson. Je n'aime pas beaucoup ces assiettes chargées qui se veulent artistiques en hauteur. Les poissons étaient cuits correctement, mais les garnitures sont sans grand intérêt. La déception commence à poindre et le service du vin s'accentue. Le service devient pressant.

En dessert, trois choix dont une mousse de chocolat noir. Excellente d'après le garçon mais il ne connait pas celle du Capitaine. Je me lance pour la mousse. Un bon choix bien qu'un peu trop sucré à mon goût. Le tout sera accompagné d'un espresso serré bien fait.

Et hop ! On nous verse un dernier verre de vin. Et hop! La bouteille et les restes du repas disparaissent ! Et hop! La facture apparaît avec le commentaire suivant «Le service de 9:00 commence dans quelques minutes». Et hop! Nous voilà à la porte. Et hop ! Guy paie la note, laisse un petit pourboire et un petit message sur ce manque de savoir-vivre.

Déception sur toute la ligne donc. Une adresse à oublier !

Société distincte ?

La commission parlementaire de l'agriculture de Québec a recommandé dans son plus récent rapport l'étiquetage des produits alimentaires contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM) selon les normes en vigueur dans l'Union Européenne soit un maximum de 0,9 % d'OGM dans un produit.

Ce type d'étiquetage relève normalement des compétences du gouvernement fédéral qui, lui, a décidé récemment de ne rien imposer sinon la défense d'inscrire la mention " Sans OGM " sur les produits. Le gouvernement provincial peut toutefois imposer des réglementations particulières pour protéger les consommateurs comme c'est le cas pour les produits biologiques.

Les parlementaires voudraient que le gouvernement libéral de Monsieur Charest joue un rôle d'avant-garde au Canada sur ce sujet. Le rapport contient d'autres recommandations sur des sujets comme la traçabilité des viandes de la ferme à l'abattage ou la création d'un logo unique pour les produits biologiques. Des mesures déjà mises en application en Europe.

Espérons que ce rapport ne finira pas sur une tablette et que les consommateurs seront enfin écoutés mais je prévois de fortes pressions de l'industrie agro-alimentaire pour empêcher toutes ces mesures qui limitent la liberté de commerce.

Du courage, monsieur Charest du courage !

10 juin 2004

Les première fraises

Aujourd'hui, j'ai acheté mes premières fraises du Québec 2004.

Plutôt petites, elles sont cependant sucrées et bien fermes. Délicieuses avec un peu de sucre, du poivre noir concassé (oui, oui!), une bonne crème fouettée ou mieux encore par ce temps caniculaire avec de la crème glacée à la vanille à l'ancienne.

L'été est là ou presque!

04 juin 2004

Prendre un petit verre de bière mon minou!

Grosse fin de semaine pour les amateurs montréalais de broue houblonnée.

La gare Windsor accueille la onzième édition du Mondial de la bière, la plus grosse fête de ce type en Amérique du Nord. On y retrouvera tout ce qui se vend ou se produit comme bières au Québec. Il sera possible de goûter à petits coups de 3 ou 4 oz (environ 125 ml) à des produits inédits de micro-brasseries.

J'irai faire un petit tour demain. Je connais un Capitaine qui m'accompagnerai sûrement s'il était ici mais je devrais limiter ma consommation au maximum, car je pourrai me mettre à chanter et ça, il faut éviter ...

La vie est affreuse, remplie de chagrin,
Pour la rendre heureuse, faut boire un p'tit brin.

Refrain:
Prendre un verre de bière mon minou,
Prendre un verre de bière railtrou,
Tu n'en prend pas, tu m'en donnes pas,
J'te fais des belles façons,
J'te chante des belles chansons,
Donne-moé-z-en donc.

Soûl hier au soir, soûl le soir d'avant,
Soûl encore ce soir et pis soûl tout l'temps.

J'ai entendu dire, j'sais pas si c'était vrai,
Qu'un homme qui prend d'la bière
N'a pas besoin de gobelet.

Ma femme s'est choquée pis elle m'a battu
Quand j'm'ai réveillé j'ui ai répondu.

Excusez-la!

P.-S. Il s'agit d'une chanson "traditionnelle" québécoise interprétée par la famille Soucy dont les auteurs me sont inconnus.

01 juin 2004

Chocolats made in Montréal

Certains Montréalais dont le Lapin que je suis, semblent pris d'une passion folle pour le bon chocolat.

Tout comme pour les microbrasseries et les boulangeries il y a quelques années, on commence à voir apparaître ici et là de nouvelles petites boutiques animées par des artisans complètement chocolatés qui côtoient certaines maisons plus anciennes qui continuent leur bon boulot. On retrouve de bons chocolats belges dans des boutiques spécialisées (ex: Léonidas) et des plaques de chocolat européen de bonne qualité dans beaucoup d'épiceries à des prix raisonnables. Le choix est vaste ! Il n'y a plus de raisons de se contenter des produits anglo-américains de style Cadbury, Mars ou Hershey qui ne sont chocolat que de nom.

Dernièrement, j'ai offert une jolie petite boîte de neuf morceaux de chocolat de Geneviève Grandbois, une chocolatière originale, à une certaine Martine qui avait une folle envie de rencontrer le Capitaine et qui nous a gentiment reçus à souper avec Ed, un gourmand-gourmet, l'homme qui partage sa vie et sa petite maison de Longueuil. Elle semble les adorer ces chocolats ! J'irai faire mon petit raid personnel dans la petite échoppe de la rue Saint-Viateur sous peu et déguster un petit chocolat au piment d'Espelette, à l'huile d'olive, au chaî ou au vinaigre balsamique. C'est un chouette cadeau à offrir pour le prix d'une bonne bouteille de vin.

Des petits péchés qui peuvent tout faire pardonner ou presque!

Quelques autres bonnes adresses à découvrir:

  • La Maison Cakao, rue Fabre (tout près de Laurier);
  • ChocoBel, rue de Castelnau Est (près de Drolet);
  • Andrée Chocolats, avenue du Parc;
  • Confiserie Louise Décarie, rue Saint-Denis;
  • Michel Valandschoot, rue Duluth (un vrai chocolatier belge);
  • Juliette et Chocolat, rue Saint-Denis (un bar à chocolat ?)

Le magazine Coup de pouce a d'ailleurs publié un petit recueil web de 30 adresses à fréquenter par les amateurs de chocolat de tout crin. À consommer bien sûr sans retenue !