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30 octobre 2005

L'été c'est fini!

C'est l'été des Indiens à Montréal cette fin de semaine. Les proprios ont tout rangé pour l'hiver : mon vélo, la table, les chaises et même le barbecue. Il ne reste plus que quelques fleurs dans les bacs, souvenir de cet été si chaud!

Voici venu le temps de me préparer des plats mijotés et des soupes...

J'attends la neige maintenant!

29 octobre 2005

Je suis Slow!

Du moins je vais essayer de l'être...

L'idée m'avait traversé l'esprit quelque fois depuis que j'ai pris connaissance de l'existence du mouvement Slow Food mais j'ai décidé hier de devenir adhérent de Slow Québec. Le tout s'effectue rapidement sur le site international du mouvement.

Je serai donc membre du Convivia de Montréal qui compte environ 200 adhérents gourmets, gourmands ou professionnels du milieu agroalimentaire. On semble avoir besoin de bénévoles...

Le mouvement est présent dans plus de 100 pays et compte 80000 adhérents.

Autres liens :
Slow Food Canada
Slow Food France

28 octobre 2005

Adieu frites à l'huile de canola...

Le Capitaine m'a préparé un soir d'excellentes frites dorées et croustillantes, les meilleures que j'ai mangées au cours de son séjour. J'avais acheté une friteuse pour l'occasion et deux litres d'huile de canola.

Or je viens de découvrir que cette plante, améliorée par l'homme et issue du colza, est le parfait exemple de la contamination massive d'une espèce, par le pollen d'une variété génétiquement modifiée (par Monsanto). Il est maintenant pratiquement impossible de trouver dans les grandes plaines de l'Ouest des fermes pouvant certifier la production d'un canola non GM ou encore biologique.

Mon huile risque fort d'être issue de ce type de culture. Un petit étiquetage serait bien utile mais le gouvernement Charest n'est pas pressé de tenir ses promesses. Je vais donc me rabattre sur l'huile de tournesol à moins que... il faut tout vérifier maintenant ici ou .

26 octobre 2005

Fruits et légumes frais bon pour la santé?

Tous les gouvernements essaient d'augmenter la consommation des produits végétaux frais sous le prétexte qu'ils sont bons pour la santé. Et c'est vrai, mais il faut être conscient que certains produits frais sont contaminés par des résidus de pesticides.

Le Environmental Working Group, une association écologique états-unienne, s'est penché sur la question et les résultats de cette étude sont publiés sur le site www.foodnews.org. Les plus contaminés sont les pêches, les fraises et les pommes. Les moins contaminés sont l'ananas, l'avocat et le maïs sucré. L'étude porte sur des produits des États-Unis et des produits importés. Comme nous importons au Canada une grande partie de nos produits végétaux frais, le problème est le même dans nos assiettes. Et les laver et les peler ne règlent nécessairementpas le problème.

À lire pour mieux s'informer!

P.-S. Les produits bio contiennent pas ou très peu de résidus. Reste à savoir d'où vient cette contamination...

24 octobre 2005

Bhaji ou pakora?

Hier, je devais aller au marché Jean-Talon pour acheter des pommes, des courgettes et des poivrons, je suis revenu avec plein de bonnes choses dont une tourtière au canard du Prince Noir et des daifuku, petits gâteaux japonais à base de pâte de haricots version traditionnelle des wagashis mangés à Paris.

Devant La Dépense, épicerie fine vendant des ingrédients de base pour faire une tour du monde dans sa cuisine, une cuisinière faisait dorer des bhajis aux légumes (dans ce cas : carottes et poireaux) dans un grand wok rempli d'huile brûlante. Dans les restaurants indiens nord-américains, on voit souvent au menu une autre variété de cette entrée, l'oignon bhaji, mais il faut savoir qu'en Inde, on vous regardera avec de gros yeux si vous demander ce plat. Bhaji signifie plat à base de légumes. Là-bas, on parle de plutôt de pakoras et toutes sortes de légumes peuvent entrer dans leurs compositions.

J'adore. Je n'ai pas pu résister et j'ai acheté une petite portion de ces délicieux beignets frits aux légumes. La base de la pâte est faite de farine de lentilles ou de pois chiche (Besan). C'est vraiment tout simple à faire!

Ingrédients

  • 1 tasse (250 ml) de farine (de pois chiche
  • 1/2 tasse (125 ml) d'eau
  • 2 cuillers à table d'huile végétale
  • 1 cuiller à thé de cumin moulu
  • 1 cuiller à thé de sel
  • Coriandre ou petit piment hâché finement au goût
  • Légumes au choix : patate douce ou pomme de terre cuite, oignon, choux-fleur, épinard, aubergine, courgettes, poireaux, carottes, petit pois, etc.
  1. Mélanger la farine, l'eau , le sel, le cumin et la coriandre ou le piment haché. Battre cinq minutes pour incorporer de l'air pour rendre la pâte plus aérienne. Laissez reposer pendant au moins une demi-heure.
  2. Couper les légumes en dés, en lanières très fines ou en gros morceaux. La texture en sera très différente. Expérimenter. Mélanger les légumes à la pâte et bien enrober. Déposer délicatement le mélange dans l'huile avec une cuiller. Le tout doit former une boule.
  3. Frire à une température de 375 °F quelques minutes jusqu'à ce que la pâte soit dorée. Égoutter sur du papier absorbant.
  4. Servir immédiatement accompagnée de sauce forte aux piments, de chutney au tamarin ou encore de yogourt à la menthe.

Délicieux en entrée!

23 octobre 2005

Découvertes fromagères bien de chez nous!

L'expansion de la gamme de fromages fins au Québec se continue. Beaucoup de nouveaux produits arrivent sur les tablette mais peu y resteront. L'industrie se consolide avec quelques gros joueurs qui absorbent les petits. Saputo a acheté cette année les Fromages Côté.

Cette firme qui possède une gamme de produits très large, produit en autres :

  • Le Sir Laurier d'Arthabaska, un fromage à pâte molle et à croûte lavée qui s'apparenterait au roblochon;
  • Le Saint-Médard, un fromage à demi-ferme à croûte lavée qui s'apparente au munster tant pour l'odeur que par son goût;
  • L'Évanjules, un camembert de laiterie au goût de lait cru qui n'a rien d'un vrai camembert selon le Capitaine mais qui demeure intéressant.

Pour des fromages de lait pasteurisé, ces trois fromages offrent une belle spécificité et réjouiront les amateurs de fromages typés, mais repousseront vos invités aux odorats sensibles qui préfèrent les produits courants qui sentent et goûtent souvent pas grand chose.

La fin des McPousuites

Les élus américains ont voté une loi pour protéger les grandes firmes de fast-food des poursuites frivoles de la part des gens obèses. Ces firmes ne pourront plus être poursuivis pour consommation abusive de gras et de sucre cuasant l'obésité. C'est le triomphe de la responsabilité personnelle dans la consommation alimentaire.

Mais les Américains surtout les plus pauvres ont-ils vraiment le choix?

19 octobre 2005

Sus au foie gras!

Brigitte Bardot, grande amie des animaux devant l'Éternel, repart en guerre contre un produit phare de la gastronomie française, le foie gras. Elle appelle au boycott!

Elle rappelle très justement que plusieurs pays européens ont légiféré pour en interdire la production. Israël, pourtant un important exportateur, bannira la production de foie gras sur son territoire en 2006.

Il est vrai que la production de masse de foie gras fait un peu peur. Les oiseaux sont maintenus en cage et les techniques de gavage laissent songeur sur le bien-être des oiseaux mais si leur finalité c'est de nous servir de nourriture.

Personnellement, je ne suis pas un grand fan contrairement au Capitaine qui adore, mais je crois que les animaux ont droit à des conditions d'élevage décentes. Est-ce trop demandé?

Pour plus d'infos :

18 octobre 2005

Cuisine italienne contemporaine?

Il y avait longtemps que je n'avais pas mis les pieds au Musée d'Art contemporain de Montréal. Le Capitaine voulant le visiter avant son départ, nous nous y sommes rendus aujourd'hui et comme nous n'avions pas mangé, nous avons décidé d'aller manger à la Rotonde, restaurant situé à l'étage du musée.

La salle est claire. De grandes fenêtres laissent voir les fontaines extérieures et l'esplanade de la Place-des-Arts. Les tables sont espacées et les murs couverts d'oeuvres d'art. C'est un endroit assez agréable.

Un mauvais présage dès notre arrivée. Les menus tombaient en ruine. La carte au look français présentaient des plats plutôt italiens. Autre signe négatif? Une table d'hôte entre 18 et 25 dollars pour deux plats c'est un peu cher le midi à moins que ce soit très bon...

J'ai commandé un potage aux légumes verts et des agnolettis farcis à l'aubergine et servis avec une sauce arrabiatta. Catastrophe! Le potage est arrivé à peine tiède et les pâtes dures sous la dent baignaient dans une sauce qui aurait pu être tirée d'une conserve. Heureusement que la sauce était bien relevée, ça donne un peu de goût!

Le Capitaine a commandé une salade arrosée d'une vinaigrette au pesto et une escalope de veau à la parmigiana servie avec des pâtes. Pas emballé lui aussi! La viande était dure, c'est pourtant l'enfance de l'art ce plat pour un vrai cuisinier!

Et coup de grâce suprême, ma crème brûlée était complètement coagulée et très peu apétissante. Beurk!

Le Capitaine n'aime pas beaucoup l'art contemporain. Il trouve que trop souvent, c'est de la frime. Tout comme ce resto! À près de 90 dollars, c'est un très mauvais rapport qualité-prix. Pour le même prix, j'ai mieux mangé même dans le Village. C'est dire! À éviter absolument!

P.-S. Pas facile de trouver un restaurant de musée servant une cuisine à la hauteur de l'établissement qui l'abrite à Montréal. Il me reste celui de la Pointe-à-Callières à tester. Qui sait?

17 octobre 2005

Les viticulteurs québécois se présentent

L'Association des Vignerons du Québec s'est dotée d'une intéressante vitrine sur le Web.

Le site donne une foule d'informations sur 29 vignobles du Québec dont les types de vins produits, les cépages utilisés, les prix, les appellations utilisées et donne même une indication si les vins sont vendus à la SAQ, client souvent difficile à pénétrer.

Une belle occasion de découverte au détour d'une balade!

16 octobre 2005

Un repaire pour carnivores

Hier soir, après avoir été visionné CRAZY avec le Capitaine et une longue promenade sur Saint-Denis pour tuer le temps, nous avons été mangé au temple montréalais de la viande, le PIED DE COCHON (PDC) sur la rue Duluth à 20 h 30. Il était temps, je mourais littéralement de faim.

Le restaurant était bondé. Des clients attendaient à la porte. N'essayez pas d'y aller sans réservation, vous terminerez peut-être au bar si vous êtes chanceux. La salle, toute en longueur, est animée et très bruyante. La décoration est minimaliste. Nous avons eu la chance d'obtenir la table 16 située tout près de la petite cuisine et du poste de commande de cette ruche. Le ballet du personnel est impressionnant.

Le menu est court. Il est centré sur deux produits vedettes : le porc et le foie gras. Pour les amateurs, c'est la place! Et pour les végétariens, c'est l'enfer!

La carte des vins est plus élaborée et assez surprenante avec ses vins débutant à une trentaine de dollars et pouvant aller jusqu'à 1100 dollars. Heureusement, quelques vins au verre sont offerts pour les petites bourses. J'ai sélectionné un Côtes-du-Languedoc, un Paradoxides 2003 de la maison Dupéré-Barrera. Il s'agit d'un excellent vin qui sort de l'ordinaire à base de syrah. Très fruité, j'ai adoré...

En entrée, le Capitaine avait choisi une assiette de cochonnailles. Elle comprenait des rondelles de saucisson, des rillettes, des cretons, une terrine, une gelée de morceaux de langue (?) à l'estragon et un oeuf cuit dur. Une petite compote d'oignon et quelques tranches de pain grillé complétaient l'assiette. Le Capitaine a bien aimé puisque tout fut englouti le temps de le dire. Il était affamé aussi...

Quant à moi, plus verdure dans l'âme, j'ai sélectionné la salade de croustillant PDC. L'assiette servie aurait pu constitué un repas en soi. Les pousses de salade et de betterave étaient accompagnées de beaux morceaux de viande de porc servie tiède, de tomates, de noix et d'un étrange palet pané contenant quelque chose de fondant. C'était bon mais costaud!

Comme plat principal, le Capitaine a sélectionné le steak de cerf et ses frites. Il s'agit d'un onglet cuit comme il le voulait, bien saignant, recouvert d'une poêlée d'oignons et de champignons. Le Capitaine, pourtant gros mangeur, n'a pas terminé son assiette. Les frites étaient excellentes et à mon goût : savoureuses et croustillantes.

Je me suis laissé tenter par le savoureux jarret d'agneau confit offert sur un lit de lentilles vertes accompagné de tomates et d'oignons. Mon énorme couteau à viande m'a peu servi, car la viande était très tendre et se découpait facilement même à la fourchette. Comme j'aimerai être capable de faire la même chose à la maison. J'ai aussi succombé au cornet de frites. J'ai vidé mon assiette et le cornet.

Le Capitaine décida de faire l'impasse sur les desserts et de ne prendre qu'un espresso. Trouvant un petit coin de mon estomac toujours vide, j'ai lorgné vers la crème brûlée. Elle était bonne et le Capitaine jouant de la cuillère, trouva le moyen de m'en chiper un peu, la mine réjouie.

À la fin du repas, repus, nous sommes revenus au bercail à pied pour faire descendre le tout. Il y avait encore une file d'attente à l'entrée. Il était 22 h 15.

Comptez un minimum de 45 dollars avant taxes et pourboires par personne pour une entrée, un plat principal, un dessert et un verre de vin. Tout le reste est en extra. Votre addition pourra s'envoler rapidement si vous vous ne contrôlez pas.

15 octobre 2005

Question de frites

Pourquoi est-il si difficile de manger de bonnes et croustillantes frites? On retrouve souvent un bon goût ou le croustillant mais rarement les deux ensemble.

Ma luxueuse cabane au Canada

Voulant montrer les beautés automnales de la Belle Province au Capitaine, j'ai décidé de l'amener dans la région d'où origine ma famille, la Mauricie.

Pays de lacs, de forêts et de l'ours noir, cette partie du Québec est magnifique fin septembre - début octobre, ses forêts étant composées de feuillus (érable, bouleau, hêtre etc.) et de conifères. Quand j'ai parlé de mon projet autour de moi, tout le monde m'a dit qu'il fallait passer une nuit au Sacacomie. Et j'ai vite compris pourquoi...

Cette auberge est située au bord du lac du même nom une dizaine de kilomètres du village de Saint-Alexis-des-Monts. La route pour s'y rendre est sinueuse et peu fréquentée. L'auberge, juchée à flanc de montagne, est le seul édifice à des milles à la ronde. Le site est magnifique et la nuit y est noire!

L'édifice est impressionnant. Sa structure est bâtie partiellement en bois rond. Une vraie cabane de plusieurs millions de dollars mais qui offre tous les services d'un bon hôtel. Plus de 60 kilomètres de sentiers de randonnées pédestres et des ballades sur le magnifique lac figurent parmi les activités que les résidents peuvent effectuer.

Les chambres sont confortables bien que meublés simplement et surtout sans télé... On est dans le bois pour vrai!

Les repas sont servis dans une grande salle à manger avec une vue imprenable sur le lac. On y mange bien. Le soir un menu quatre services était inclus avec notre forfait de type américain. Nous avons donc mangé :

  • 2 petites salades d'origine biologique
  • une tourte de canard et de foie gras (très cochon)
  • une mousse de fromage de chèvre aux olives (excellent)
  • un pavé de boeuf et ses frites (classique)
  • un magret de canard et sa petite sauce au cacao amer
  • un Saint-Honoré
  • une crème brûlée

Le tout accompagné d'un excellent Côtes-du-Languedoc. Le service est peu expérimenté (des jeunes) mais courtois, assez sympathique et discret.

Au petit déjeuner, buffet all you can eat! Café, thé ou chocolat chaud sont servis à volonté. Le buffet est assez classique avec ses jus, ses oeufs, son bacon, ses crêpes, ses viennoiseries, ses fèves au lard (petit côté québécois) et ses fruits. Un cuisinier prépare sur place d'excellentes omelettes à la demande. Je suis sorti de table repu, satisfait et prêt à amener le Capitaine au travers du parc national de la Mauricie et à remonter par la suite vers Val-Jalbert.

Ce forfait est offert à 152 dollars par personne incluant la chambre, les repas, les taxes et les pourboires (chose rare ici au Québec). C'est pas donné mais la qualité y est! J'y retournerai sûrement l'été prochain pour faire du canot!

Les Italiens peuvent aller se rhabiller!

La pasta, fleuron de la cuisine italienne n'est pas originaire du pays du parmesan, du prosciutto et de la pizza. C'est confirmé!

On se doutait depuis longtemps que les pâtes étaient originaires de Chine, mais une preuve irréfutable vient d'être découverte dans une antique jarre âgée de quatre mille ans ensevelie sous 3 mètres de sédiments dans le nord-ouest de la Chine Des archéologues chinois y retrouvèrent de fines nouilles jaunes semblables à des spaghettis. Les plus vieilles du monde...

Source : New Scientist

06 octobre 2005

Congé de l'Action de grâce

Départ aujourd'hui pour un petit périple qui nous mènera le Capitaine et moi, en Mauricie, au Saguenay-Lac-St-Jean et dans Charlevoix. Au menu : couleurs automnales, nature, fleuve, rivières et lacs sans oublier quelques haltes où nous espèrons bien manger.

De retour mardi dans la métropole!

05 octobre 2005

Une viande si délectable...

- Il n'y en aura pas de pareil pour tout le monde, me dit-il.

- Qu'est-ce donc que ce bifteck? - Du filet d'ours ! rien que cela!

J'aurais autant aimé qu'il me laissât croire que c'était du filet de boeuf. Je regardais machinalement ce mets si vanté, qui me rappelait ces malheureuses bêtes que, tout petit, j 'avais vues, rugissantes et crottées, avec une chaîne au nez et un homme au bout de la chaîne, danser lourdement, à cheval sur un bâton, comme l'enfant de Virgile; j 'entendais le bruit mat du tambour sur lequel l'homme frappait, le son aigu du flageolet dans lequel il soufflait ; et tout cela ne me donnait pas, pour la chair tant vantée que j 'avais devant les yeux, une sympathie bien dévorante.

J'avais pris le bifteck sur mon assiette, et j'avais senti, à la manière triomphante dont ma fourchette s'y était plantée, qu'il possédait au moins cette qualité qui devait rendre les moutons de mademoiselle Scuderi si malheureux.

Cependant j’hésitais toujours, le tournant et retournant sur les deux faces rissolées, lorsque mon hôte, qui me regardait sans rien comprendre à mon hésitation, me détermina par un dernier « Goûtez-moi cela et vous m'en direz des nouvelles. »

En effet, j'en coupai un morceau gros comme une olive, je l'imprégnai d'autant de beurre qu'il était capable d'en éponger, et, en écartant mes lèvres, je le portai à mes dents, plutôt par mauvaise honte que dans l'espoir de vaincre ma répugnance. Mon hôte, debout derrière moi, suivait tous mes mouvements, avec l'impatience bienveillante d'un homme qui se fait un bonheur de la surprise que l'on va éprouver.

La mienne fut grande, je l'avoue. Cependant, je n'osai tout à coup manifester mon opinion, je craignais de m'être trompé ; je recoupai silencieusement un second morceau d'un volume double à peu près du premier, je lui fis prendre la même route avec les mêmes précautions, et, quand il fut avalé:

- Comment ! c'est de l'ours ? dis-je.

- De l'ours.

- Vraiment?

- Parole d'honneur.

- Eh bien, c'est excellent.

Au même instant, on appela à la grande table mon digne hôte, qui, rassuré par la certitude que j'avais fait honneur à son mets favori, me laissa en tête à tête avec mon bifteck. Les trois quarts avaient déjà disparu lorsqu'il revint, et, reprenant la conversation où il l'avait interrompue:

C'est, me dit-il, que l'animal auquel vous avez affaire était une fameuse bête.

J'approuvai d'un signe de tête.

- Pesant trois cent vingt!

- Beau poids!

Je ne perdais pas un coup de dents.

- Qu'on n'a pas eu sans peine, je vous en réponds.

- Je crois bien!

Je portai mon dernier morceau à ma bouche.

- Ce gaillard-là a mangé la moitié du chasseur qui l'a tué.

Le morceau me sortit de la bouche comme repoussé par un ressort.

- Que le diable vous emporte ! dis-je en me retournant de son côté, de faire de pareilles plaisanteries à un homme qui dîne!

- Je ne plaisante pas, monsieur, c'est vrai comme je vous le dis.

Je sentais mon estomac se retourner.

Extrait d'Impressions de voyage en Suisse
Alexandre Dumas, 1834.

03 octobre 2005

Ils sont fadas ces Rosbifs!

Payer pour s'éreinter? C'est possible et même que les ouvriers en redemandent avec le sourire.

Certains viticulteurs français ont déniché une source inespérée de main-d'oeuvre agricole saisonnière qui se fait rare, très rare dans l'Hexagone vu la pénibilité du travail, les longues heures et les salaires de misère versés.

En échange de quelques euros déboursés, certains auront la chance de repartir avec une bouteille de vin nouveau fait de leur main.

Rien de mieux que des touristes britanniques en vacances pour un petit coup de main. Pourtant la France a tant de chômeurs...

Source : The Independant, édition du 29 septembre 2005.

02 octobre 2005

Un soir d'été ... le 1 octobre

Après une journée magnifique à ne rien faire sinon à prendre son temps, rien de mieux d'un repas sur la terrasse. Le temps était doux. La table illuminée par quelques bougies abritées du vent dans des verres. On voyait quelques étoiles dans le ciel montréalais.

Au menu :

  • Un contrefilet et un faux-filet Angus tendres et cuits à point. Le barbecue a repris du service pour l'occasion;
  • Une ratatouille maison faite avec les légumes du jardin de mon père;
  • Une bouteille d'un Château Mazeris 2002, un Canon-Fronsac;
  • Du pain et des fromages dont le Saint-Médard, fromage de lait de vache à pâte demi-ferme affiné en surface à croûte lavée genre munster géromé.
  • Plaisirs simples dûs surtout à la présence à mes côtés de l'être le plus cher à mes yeux. Discussion détendue mais aussi silence... la tête tournée vers les cieux.

01 octobre 2005

Bô , bon et zen

La rue Saint-Laurent foisonne de restaurants entre les rues Laurier et Saint-Viateur. Un nouveau venu, Bô, ouvert depuis à peine un mois, occupe l'espace qui a longtemps abrité le Café-Ciné Lumière.

Bô est le petit frère de Soy, restaurant dirigé par Suzanne Liu et situé quelques pâtés de maisons plus loin. Le décor est sobre sans ostentation. Le jaune domine. Le noir et le rouge complètent. L'éclairage est tamisé. La salle est vaste et aérée. La musique est discrète. Ce soir-là, de vieux succès français réinterprétés par une chanteuse anglophone. Parfait pour un tête à tête de retrouvailles.

On y sert la même cuisine inventive qui a fait le succès de Soy. Les influences y sont multiples : japonaise, chinoise, vietnamienne, indonésienne et thaïlandaise. Les présentations sont dépouillées mais originales.

J'y ai mangé un excellent tartare de saumon mariné dans une sauce miso-lime, servi sur un nid de tranches de concombre et accompagnée de petites feuilles d'algues nori. Un petit jeu de construction pour amateur de maki...

Le poulet au citron, grand classique de la chef, était présenté simplement sur un nid de riz à la sauce relevée lime-agrumes et accompagné de petits pak-chois cuits à la vapeur.

C'était beau et bon. Seul point négatif au repas : les desserts. Sorbets, glaces ou petit gâteau à la mangue. Mon sorbet à la framboise était très décevant sans goût et contenant de gros cristaux de glace.

Le service est aimable et efficace.

Au moment de payer, j'ai eu une surprise. Le garçon déposa sur la table un terminal portatif comme on peut en voir si souvent en Europe. On arrête pas la mondialisation...

Comptez environ 40 dollars par personne pour un menu trois services, un bière, taxes et pourboires inclus. Le midi c'est moitié moins cher!

Bô, cuisine asiatique
5163, boulevard Saint-Laurent
Montréal (Québec)
Tél : 514-272-6886

P.-S. Il reste encore des choses à rôder dans ce resto et leur site Web en est un bon exemple. Faudra y retourner dans quelques mois.