Ah, ces gars de la ville!
Mon père est très fier de son grand jardin et avec raison. Il ressemble à une vraie jungle.
Il engraisse la terre avec du compost maison qu'il produit à l'année longue avec les épluches de légumes et de fruits, le gazon coupé, les coquilles d'oeuf et les marcs de cafés, de thés ou de tisanes. Il retourne la terre chaque printemps et n'emploie bien sûr aucun produit chimique.
Il a même tenté de faire fuir une marmotte qui dégustait ses carottes avec de l'urine de renard. Un vrai jardin biologique je vous dis, du moins, jusqu'à aujourd'hui...
Quand le voisin de derrière, un petit gars de la banlieue, est venu le voir hier pour lui demander comment il faisait pour se débarrasser de toutes ces ch... de mauvaises herbes, mon père lui a répondu stoîquement : « Je les arrache à la main. Ça prend du temps ! » Le voisin tout penaud s'en retourna chez lui.
Ce soir, mon père me fit remarquer l'étrange odeur qui flottait près de la clôture séparant les deux jardins. Le voisin a adopté une solution radicale à ses problèmes de mauvaises herbes mais il faudra maintenant retarder la cueillette des légumes de plusieurs jours.
Dommage car les petits haricots verts étaient prêts à être mangés !