« mai 2005 | Accueil | juillet 2005 »

26 juin 2005

Tout le monde dit non en Europe...

Les ministres de l'Environnement de l'Union maintiennent leurs interdictions de production et disent NON aux OGMs encore une fois.

Un rapport d'étude démontrant des effets nocifs sur le foie et les reins de rats ayant ingéré du maïs modifié MON863 apporte en plus de l'eau au moulin de ceux qui voudraient voir ces cultures interdites complètement.

Monsanto bataille depuis l'an dernier pour que les résultats de cette étude menée par ses propres équipes restent secrets. Un tribunal allemand a ordonné sa publication.

Assez gênant n'est-ce-pas?

25 juin 2005

Une second cas de vache folle aux States

C'est confirmé, une vache d'origine états-unienne souffrait de l'ESB. Le lobby des éleveurs américains est d'ailleurs bien silencieux sur ce nouveau cas.

Notre cher premier ministre, monsieur Martin, s'est empressé d'annoncer qu'il n'était pas surpris et que la frontière américaine aurait dû être ouverte au boeuf canadien depuis longtemps...

On sait que les États-Unis après la découverte du premier cas de vache folle, une vache originaire de l'Alberta, ont interdit l'importation de viande de leur cher ami, meilleur allié et voisin du Nord. Les pertes pour les éleveurs canadiens se chiffrent à 7 milliards de dollars en deux ans malgré une réouverture partielle de la frontière.

Le Canada, pas mesquin pour deux sous, n'envisage aucune mesure de ce genre. C'est l'inconvénient d'être un nain qui vit à à l'ombre d'un géant.

24 juin 2005

Le saké à l'honneur

Cette boisson, compagne idéale des sushis, makis, et autres délices japonais, sashimis entre peu à peu dans les moeurs et sur les tablettes des marchands d'alcool. Servi chaud ou froid, on aime ou on n'aime pas. J'aime avec modération et en consomme quelques fois par année depuis 15 ans. Je me souviens de l'étiquette de la première bouteille que j'ai vue. Elle m'avait frappé par sa calligraphie élaborée. Le Capitaine, quant à lui, déteste cette boisson trop douceâtre à son goût.

Le saké est maintenant fabriqué avec du riz lavé, cuit à la vapeur et fermenté. Vers la fin de la fermentation, on rajoute du riz puis on soutire le liquide obtenu par cette réaction et on le filtre avec une eau d'excellente qualité. Le saké est ensuite mis en fût pour vieillir.

Le saké trouverait son origine en Chine. On le fabriquait avec en mâchant du riz, des marrons et du millet dans la bouche et en recrachant le tout dans un bol pour permettre la fermentation. Le liquide obtenu portait alors le nom de Kuchikam littéralement mâché dans la bouche.

Il existe une douzaine de types de saké regroupés en trois grandes catégories : le mirin utilisé en cuisine, le toso, doux et épicé servi pour le Nouvel An japonais et le seishu, le saké servi en Occident.

Pour en savoir plus, le Jardin botanique de Montréal nous propose une exposition sur cette boisson au pavillon japonais du 15 mai au 25 septembre 2005. On y présente comment est produit le saké et comment on le déguste. Des dégustations gratuites ont même lieu le jeudi et le dimanche de 13h à 17h.

Une petite visite à mettre à mon agenda cet été...

P.-S. J'aime bien aller me promener dans cet endroit magnifique.

21 juin 2005

C'est pas parce que c'est du bio que c'est nécessairement bon!

Certaines personnes pensent que les produits bio sont meilleurs que les produits conventionnels. Dans le cas du chocolat ce n'est vraiment pas évident surtout au niveau gustatif. Voici ce qu'en pensent deux spécialistes français:

Les tablettes de chocolat sont actuellement très nombreuses sur le marché, mais dans l'ensemble très décevantes: texture râpeuse sans fondant, arômes courts en bouche, goût de brûlé... Le «bio» a de sérieux progrès à faire pour entrer dans la cour de la gastronomie.

Katherine Khodorowsky, Olivier de Loisy
Chocolat et grands crus de cacao, page 204,
Solar 2003.

P.-S. Et je dois dire que malheureusement je partage leur avis et j'aurai même tendance à inclure les chocolats équitables dans le même bateau... Triste mais c'est la réalité!

20 juin 2005

Du pigeon dans votre assiette!

On peste beaucoup contre ces sacs à merde volants que sont les pigeons en ville au point de harnacher le moindre recoin de pics pour les empêcher de s'installer et d'élever leurs petits. En Amérique du Nord, on ne voit aucune utilité à ces volatiles que l'on qualifie la plupart part du temps de purs parasites.

Pourtant dans beaucoup de pays, le pigeon ou le pigeonneau d'élevage est un ingrédient de choix pour la cuisine. C'est une chair que l'on dit délicate et au goût se situant entre l'émeu et le canard. Pour y avoir goûté lors de mon séjour en Bretagne, je ne peux pas dire que j'ai été emballé. C'était un peu coriace. Était-ce du vieux pigeon? Il faut semble-t-il manger du jeune pigeon qui n'a pas encore volé pour se régaler. Par contre, le Capitaine a toujours beaucoup aimé!

Hier après-midi, en me promenant sur la rue Roy, je me suis arrêté devant une boucherie (Fernando), spécialisée en gibier et volailles, qui offrait du pigeonneau de Bellachasse. Cet élevage, rêve un peu fou de deux jeunes amoureux des pigeons, est situé à Frémont dans la Beauce. Il est unique en Amérique du Nord et ses propriétaires, qui ont pris la relève de Carol Lebel, le tout premier éleveur québécois, voient grand! Ils fournissent déjà les meilleurs restaurants de la province.

À réessayer?

17 juin 2005

Consommateurs schizophrènes

Le samedi, nous allons remplir remplir le coffre de notre automobile de denrées alimentaires achetées en grande distribution. Nous pestons contre les vélos. Le lendemain dimanche, nous partons à bicyclette et pestons contre les autos, à la recherche d'un petit marché bio, d'un fromage de chèvre bio, d'une bouteille de vin de pays bio, dans un petit coin de campagne bio qui sent bon la noisette bio et l'herbe fraîche bio.

Jean-François Bazin
Le vin bio, mythe ou réalité?, page 155
Hachette, 2003.

15 juin 2005

Tiens un chat!

Chat-Geluck-Galler

Un chat qui donne son corps à la gastronomie, c'est rare!

Le renommé Galler, chocolatier des rois et reines de Belgique, vous propose de dévorer le chat de Geluck en version chocolat au lait ou chocolat noir. Une belle pièce pour un prix de 32 euros à leur boutique parisienne.

J'ai résisté!

13 juin 2005

Canicule!

Montréal vit sa première canicule de 2005. Les températures frisent les 30°C depuis plusieurs jours. Mon appart situé sous le toit est un vrai four jour et nuit. Je me liquéfie peu à peu. Je suis devant mon ordi et je fond.

Il faut s'hydrater et donc boire beaucoup mais pas n'importe quoi... Petit rappel!

P.-S. C'est fou comme j'aime aller travailler au frais ces jours-ci!

11 juin 2005

SAWABE no HOTARU

Sawabe no hotaru

Traduction : Lucioles au bord de l'eau

Ce petit wagashi a été acheté chez Toraya, la plus vieille pâtisserie japonaise de Paris. Ouverte en 1980, elle est située au 10, rue Saint-Florentin.

Il s'agit d'une truffe de vermicelles verts surmontée d'une minuscule cube de gelée jaune. Le Capitaine a trouvé le tout un peu étouffe-chrétien. Dommage! Il faudrait le tenter avec des macarons au thé vert, au sésame ou à la poudre de soja grillé, issus du mariage de l'Occident et de l'Orient.

Pour ma part, j'ai ramené à Montréal, un petit assortiment de yokan. Le yokan est une pâtisserie traditionnelle au Japon à base de haricot azuki, de sucre et d'agar-agar. Il est servi à l'heure du thé ou à la maison si on reçoit des invités. Cette gelée surprend! On aime ou on n'aime pas...

P.-S. Mais comment ne pas être songeur devant des produits esthétiquement beaux et portant des noms comme Horizons vaporeux de cerisiers en fleurs, Désaltérante ombre des arbres ou Demain, sous la brise du petit jour... Un peu de poésie dans notre assiette!

10 juin 2005

En parlant de restaurants étoilés

Alain Senderens n'est pas le seul à se questionner sur la course aux étoiles. D'autres chefs y pensent aussi. L'équipe de Michelin devrait aussi se poser des questions et recentrer peut-être ses critères d'évaluation sur la cuisine et l'accueil.

Il ne reste que quinze restaurants étoilés dans Paris et deux restaurants trois étoiles: Le Grand Véfour et L'Ambroisie. C'est mince!

09 juin 2005

Quelle bourgeoise, cette tante Louise!

Mardi midi, j'avais décidé d'aller manger avec le Capitaine avant mon retour à Montréal.

Je l'ai retrouvé à la porte de son bureau, l'air un peu piteux... Je voulais l'amener chez Toraya tout près de son bureau, mais le menu du midi ne l'intéressa pas outre mesure malgré qu'il s'agit de la plus vieille pâtisserie de Paris à offrir des wagashis. Nous nous sommes donc baladés dans le quartier de la Madeleine sans vraiment trouver notre bonheur.

La chance tourna quand nous nous arrêtâmes devant Tante Louise, rue Boissy d'Anglas dans le très beau VIIIe servant une cuisine bourgeoise et traditionnelle. Le Capitaine adore, lui qui est si délicieusement vieille France à ses heures... Menu déjeuner trois services à 34 euros TTC. Pas besoin de casser ma tirelire comme dans les restos étoilés. Je remarque que cet établissement appartient au groupe fondé par le célèbre Bernard Loiseau, le chef dont même la mort fut très médiatisée. Allions-nous nous régaler?

Le restaurant est de taille moyenne et s'étend sur deux étages un peu en retrait l'un de l'autre. L'aménagement est de bon goût sans être luxueux : éclairage tamisé, vitraux modernes, chaises confortables et tables pas trop serrées les unes contre les autres. De quoi se sentir à l'aise...

Le service est classique, assuré par un personnel exclusivement masculin habillé de noir et de blanc. L'archétype du serveur français... Le personnel est réduit mais efficace. Le menu du jour nous est remis en même temps que quelques amuse-bouches.

La carte est courte 3 entrées, 3 plats et 3 desserts. Je choisis en entrée une quenelle de jambon avec ses crudités, des joues de porc nappées d'une sauce au thym et une délicieuse ratatouille servie froide où les légumes sont coupés en petits cubes et sont encore croquants. En dessert, j'ai choisi un petit gâteau de semoule caramélisée servi sur un nid de rhubarbe nappé d'une sauce contenant un peu d'alcool. Les trois plats sont excellents. Le goût, la présentation, l'assaisonnement, je n'ai rien à redire. C'est une cuisine classique mais de la cuisine de vrai pro. Le pain servi était croustillant et sa mie crème alvéolée était tendre et pleine de saveurs, J'ai dû manger une baguette à moi seul. À la fin du repas, un petit plateau de mignardises est servi contenant deux tuiles, deux petits financiers et quatre chocolats.

Le seul petit point négatif se situe au niveau du prix de vins. La plupart des vins offerts sont assez dispendieux. Le Capitaine sélectionna un Gevrey-Chambertin vendu en carafe de 50 cl. À 39 euros, il a été bu jusqu'à la dernière goutte. Idem pour la bouteille d'eau minérale Chateldon à 6,50 euros. Le petit café à 4,50 euros fut bu aussi plutôt lentement.

La clientèle était composée de gens d'affaires et de quelques touristes. Nous étions les seuls à porter des jeans.

Conclusion : un repas excellent dans un cadre cozy. La comparaison avec un resto comme le Grand Véfour ne peut tenir. Les gammes sont différentes mais on peut déjà voir dans le décor, le service, les petits plus ajoutés au menu et la créativité des chefs les éléments permettant de les évaluer.

À la sortie, le Capitaine avait heureusement retrouvé son sourire et m'a roulé un gros patin sous le porche de l'édifice où se trouve son bureau pour me dire au revoir. J'étais tout intimidé! J'ai récupéré ma valise à Neuilly en vitesse et hop à l'aéroport.

P.-S. Le menu du soir est à 40 euros ce qui est fort raisonnable pour ce quartier où les restos à la mode (mais pas nécessairement très bons) sont légions. Le Buddha Bar est tout près.

Air France, tu me déçois...

Mon retour de Paris s'est effectué sans problèmes. L'avion, un Airbus 330, était confortable même en classe économique. Chaque passager avait devant lui un petit écran qui lui permettait de regarder un film, de jouer à des jeux électroniques ou même de regarder les nuages défiler sous l'avion tout au long du vol.

Côté service, c'est le style Air France, professionnel mais un peu froid, distant. Il était assuré principalement par des hommes du moins dans ma section. On rigolait pas! Le repas fut servi avec diligence après un apéro. C'est fou ce que les gens aiment le champagne quand c'est gratuit...

Repas Paris Montreal

Au menu:

  • Salade de pâtes orzo et crudités et oeuf poché
  • Sauté de boeuf sauce tomatée, haricots verts, pommes de terre, petits pois, carottes et navets ou Raviolis au saumon, sauce au citron
  • Camembert Président
  • Fromage blanc aux fruits
  • Tarte aux poires
  • Café et thé
  • Cognac ou liqueur de poire

La salade de pâtes était sans doute le plat le plus intéressant du plateau avec le petit côté croquant des pâtes et des légumes. Le tout était très frais et très agréable au goût.

Le sauté de boeuf n'avait aucune qualité. La viande était coriace, faite de longues fibres qui aiment se loger entre vos dents. Il y a de quoi s'amuser des heures... La sauce était sans caractère. Les légumes, une macédoine de légumes trop cuits, ne mérite pas que l'on s'y attarde plus.

La tarte aux poires, je devrais dire la tarte au seul morceau de poire fut vite engloutie. Comme une fois n'est pas coutume, j'ai demandé un digestif, une poire. L'abstention a bien meilleur goût. Il s'agissait d'une liqueur très sucrée. Le café et le thé servis étaient par contre très corrects.

Je dois passer aussi sous silence la collation servie en vitesse avant l'arrivée à Montréal. Seuls, les deux palets pur beurre de la Mère Poulard trouvèrent grâce à mes yeux sur le plateau.

Vous avez compris que j'ai été très déçu par cette prestation au départ de Paris, qui se veut la capitale mondiale de la gastronomie. Aucune originalité et un service correct sans plus.

Il faudra que je refasse un essai en demandant un repas spécial végétarien la prochaine fois. Qui sait ce sera peut-être mieux...

Tombée du ciel!

Fraise de Neuilly

La Nature est extraordinaire. Comment des fraises peuvent-elles pousser comme ça sur un balconnet au deuxième étage d'un immeuble cossu de Neuilly-sur-Seine? Génération spontanée? Mystère!

08 juin 2005

Le look et le concept ne sont pas tout!

Eclair-Fauchon-1

J'avais vu cet éclair Cherry dans la vitrine du Fauchon situé Place de la Madeleine. Il m'a intrigué, mais je ne l'ai pas acheté tout de suite. Inspiré par la Fête des cerisiers en fleurs célébrée en mai au Japon, fourré à la crème au thé vert Sakura et créé pour la Fête des Mères, cette pâtisserie semblait un intéressant hybride franco-japonais malgré sa couleur un peu trop intense.

Malheureusement, le test du goût s'avéra désastreux. Bof, bof et rebof! Trop sucré et sans subtilité! L'éclair traditionnel au chocolat était par contre délicieux. Et nous avons échappé à l'éclair à l'orange...

07 juin 2005

Chantilly bio mais sans crème

Samedi, j'ai réussi à sortir le Capitaine de lit et à l'entraîner à Chantilly.

Ce fut la galère pour trouver le train pour Chantilly-Gouvieux à la gare du Nord, mais une fois à destination c'est tout simple à retrouver. Le château et sa collection d'oeuvres d'art sont très intéressants par sa richesse et aussi par son aménagement typique du goût du XIXe siècle. Le domaine est très agréable pour une longue promenade mais vu les moyens limités de l'institut de France, il n'est plus sans doute que l'ombre de sa grandeur passée. Le Capitaine a fait quelques photos.

Anecdote historique. C'est à Chantilly que Vatel, le célèbre maître d'autel, de Louis II de Condé s'est suicidé se croyant couvert de déshonneur, le poisson nécessaire à la préparation d'un dîner offert par le Prince à Louis XIV étant arrivé avec du retard. Certains prennent leur métier très à coeur... Un restaurant est installé sur le site des cuisines de Vattel.

Chantilly est la capitale française du cheval, mais aussi le berceau de la crème Chantilly, la crème fouettée par excellence en France. Son origine est obscure mais on la sert partout.

Chantilly possède aussi le seul restaurant bio de l'Oise, La belle Bio à 500 mètres du château, rue du Connétable. Nous y avons déjeuné. Pour 25 euros, nous avions eu droit à un excellent gaspacho andalou parfumé de cannelle, de ras al-hanout et de safran, à un surprenant sauté de veau Gimigniano dans une sauce à l'orange accompagné de quinoa et de lentilles vertes et à un bol de fromage blanc au miel des prairies.

C'est pas donné et les portions sont petites mais vu les coûts des produits en France, je considère que le rapport qualité-prix est tout de même bon. Le café servi est équitable bien attendu. La Belle sert aussi de bons petits vins et fait le commerce de produits équitables et bio. Le service est efficace mais un tantinet froid.

06 juin 2005

Déjeuner au Grand Véfour

Tel que promis, pour fêter mes 45 printemps, la mère du Capitaine nous a invité son rejeton et moi à déjeuner au Grand Véfour, un restaurant classé trois étoiles au guide Michelin. À lire des récits comme celui-ci, ça ne peut faire rêver un lapin gourmand comme moi.

Un repas de fête

12:45. Dès l'entrée, nous sommes salués par au moins cinq membres du personnel. Le décor est magnifique, mais à notre surprise, le restaurant est plutôt petit ne comptant qu'une dizaine de tables toutes serrées les uns contre les autres. Un salon privé au second étage permet d'accueillir des groupes de 5 à 20 personnes. Le personnel est important. Je compte au moins une dizaine de personnes en salle. Ça fait beaucoup de monde et même un peu trop par moment... La clientèle était composée de touristes, des Français (dont un père et son fils qui célébraient aussi un anniversaire) et d'une célébrité parisienne, Michou, l'homme tout de bleu vêtu!

grandvefour.jpg

Après avoir été installés à la table George Sand et en attendant le Capitaine, nous bûmes une coupe de champagne rosé. J'ai apprécié son goût léger et harmonieux, moi qui ne suis pas très champagne. La mère du Capitaine, grande amatrice lui préfèra les champagnes plus classiques. Quand le Capitaine arriva enfin, on lui servit subito presto le même champagne.

Le menu nous fut remis. La carte du midi est courte. Elle était composée ce jour-là de trois entrées, de quatre plats principaux dont deux poissons, d'un plateau de fromages et de six desserts. Nos choix se sont faits rapidement. La carte des vins est impressionnante et agréable surprise, une courte sélection de vin au verre (4 rouges et 4 blancs) la termine. Un Saumur rouge attire mon attention et surprendra même le Capitaine qui tient ces vins en basse estime.

En amuse-bouche, la maison offrit un consommé à base d'eau de végétation de tomate très rafraîchissant servi dans un petit verre à liqueur. C'est la mode! On y retrouvait aussi une émulsion mousseuse et une réinterprétation d'une fondue parmesane.

En entrée, le Capitaine et sa mère ont sauté sur un pressé de foie gras (ce sont de grand amateurs de foie gras). Ils ont beaucoup apprécié sa saveur. Quant à moi, j'ai choisi un tartare de thon au couteau à l'avocat. Une entrée fraîche, légère et joliment présentée!

En plat principal, la mère du Capitaine choisit un morceau d'épaule d'agneau cuit sept heures accompagné d'un jus de cuisson très concentré. Trop salé au goût de la cliente ... mais on avait attendu son commentaire. Le maître d'autel lui amène illico presto un morceau de filet d'agneau bien rosé, deux petites côtes dans une assiette blanche et un rince-doigts. Il explique gentiment la raison du goût salé de la sauce. Il s'assure que la cliente est satisfaite et repart. C'est ça aussi le service des grands restaurants...

Le Capitaine plus aventurier commanda une tête de veau et une demie cervelle accompagnés d'un jus aux herbes et d'une petite salade. Quant à moi, toujours très sage, je choisis un des deux poissons du menu, un dos de cabillaud accompagné d'une terrine de poivrons et de tomates. Mon poisson est délicieux cuit à la perfection. Tout simple mais la simplicité est souvent la chose la plus difficile à réussir en cuisine car aucun artifice n'est là pour cacher les défauts d'une cuisson ou la mauvaise qualité d'un poisson.

Le plateau de fromages arrive. Il met en vedette des fromages de chèvre et des fromages de montagne au lait de vache. Le Capitaine choisit principalement des fromages de chèvre. Pour ma part, j'ai choisi un excellent chèvre des Deux-Sèvres, un vieux Comté âgé de trois ans qui me rappelle en texture et en goût un bon parmesan, un étrange fromage au goût de jambon et enfin, je découvre le fameux soumaintrain bourguignon, le tout est suivi avec du pain aux noix ou du pain de campagne.

Ouf! Voilà maintenant les desserts. Les fruits et le chocolat y sont mis en vedette. Des petites brochettes d'ananas rôti aux épices accompagnées d'un granité au gingembre et d'une mousse au thé vert (très peu sucré et à mon goût) terminèrent mon repas en beauté. Délicieux! Les desserts semblent le point fort de Monsieur Martin. Il faudra que je tente de recréer cette recette à Montréal.

Comme si cela n'était pas assez, arrivent les pâtes de fruits (dont une excellente pâte pommes-cannelle) et les mignardises (macarons, tuiles, crème aux fruits et canapé melon-pâte d'amande), le gâteau de Savoie et les petits chocolats (dont un mendiant aux noix et au sel de Guérande vraiment surprenant) qui accompagneront les cafés.

La cuisine de Monsieur Martin est de facture assez classique mais la fraîcheur des aliments, leur cuisson, les sauces et la présentation y sont particulièrement soignées sans oublier la qualité de ses desserts. Un régal pour les yeux et pour les papilles! Un grand moment gourmand pour moi et je ne peux que remercier que la mère du capitaine de m'avoir permis de le vivre.

Maintenant, il faut que je lui rendre la pareille quand elle sera en visite à Montréal.

Un peu d'histoire

Le Grand Véfour a une longue histoire qui remonte 1784, où le Sieur Aubertot, limonadier, ouvrît un café très chic où il était bon de se montrer pour discuter politique. Le Café de Chartres localisé dans la galerie du même nom au Palais-Royal devînt sous la Révolution un restaurant luxueux. Napoléon et Joséphine y déjeunèrent.

Jean Véfour racheta le café en 1820 et lui donne son nom. Il en fit un lieu à la mode où l'on pouvait croiser le Tout-Paris tout au long du XIXe siècle. Sous le Second Empire, on y croisait des auteurs célèbres comme Victor Hugo (qui aimait particulièrement la poitrine de mouton aux haricots blancs), Lamartine, des généraux comme le maréchal Mac Mahon ou l'explorateur Humbolt. Il tombe un peu dans l'oubli avec la première Guerre Mondiale

Racheté en 1948 par Raymond Olivier, il retrouva sa gloire passée grâce à Colette et Jean Cocteau. Le Grand Véfour redevient le LIEU à fréquenter et où fraie le Paris mondain des années 50 et 60. La famille Taittinger, célèbre pour ses champagnes rachète le restaurant en 1983. Un épisode malheureux : un attentat à la bombe le 23 décembre 1983 cause de nombreux dommages et une douzaine de blessés dont Françoise Rudetzki qui fonda par la suite SOS-Attentats.

Le Grand Véfour restauré avec soin est maintenant classé monument national. Il a retrouvé son décor Second Empire. Son chef actuel, Guy Martin (aux allures de jeune premier) est aux commandes des cuisines depuis douze ans.Trois macarons sont venus consacrer son travail acharné en 2000.

04 juin 2005

Tout se joue avant 3 ans

Le goût se développerait dès la petite enfance selon une étude entreprise par une équipe de l'université de Bourgogne à Dijon. Cette étude d'une durée de 20 ans (1982 à 1999) portant sur 418 enfants, démontre que les choix alimentaires des enfants déterminent leurs préférences à l'âge adulte d'où l'importance, d'offrir aux enfants une alimentation diversifiée et équilibrée dès la fin de l'allaitement.

Le même groupe de recherche planche maintenant sur comment s'établit ces préférences alimentaires. Des résultats préliminaires démontre déjà que l'allaitement maternel favorise la diversification alimentaire.

Résultats finaux en 2025?

03 juin 2005

C'est ta fête mon lapin!

Si vous aimez le lapin alors suivez ce lien. Bon appétit!

Une étoile qui monte?

J'ai été surpris hier de voir à la FNAC Défense deux grosses piles d'un livre de cuisine publié par Flammarion au Québec et qui a connu un grand succès. L'office semble important. À la Di Stasio le livre débarque donc après À la Di Stasio le programme télé diffusé sur le canal spécialisé Cuisine TV.

On retrouve aussi sur cette chaîne d'autres Québécois comme Daniel Pinard, Jean Soulard et même Ricardo... Oui oui Ricardo! ;-)

P.-S. Un office est un terme relié au commerce du livre. C'est un nombre limité d'ouvrages, généralement des nouveautés ou des réimpressions, qu'un éditeur envoie aux libraires de façon automatique selon une grille négociée par catégorie.Cette quantité peut être augmentée à la demande du libraire. On parle alors de noté.

Voulait-on me passer un message?

Le Capitaine m'a donné ceci comme cadeau d'anniversaire.

mallettebbq.jpg

Je crois comprendre qu'il désire que je perfectionne mon cours de BBQ 101 suivi peu avant mon départ. Il prépare la venue de sa mère au Canada en juillet.

02 juin 2005

Demain, déjeuner hors de l'ordinaire

Demain, pour une occasion bien spéciale, nous irons manger, le Capitaine, sa maman et moi, dans un restaurant mythique du Palais Royal, le Grand Véfour dirigé par Guy Martin.

Ce restaurant trois étoiles possède une longue histoire de plus de 200 ans et a été classé monument historique en 1983.

Je vais me sentir petit dans mes souliers...

01 juin 2005

La guerre à coup de bouteille d'huile d'olive et de roquefort?

Le Canada et le CEE négocient présentement au sujet d'un différend commercial lié à l'entrée des pays d'Europe de l'Est dans le grand marché européen. Le Canada se sent lésé...

Si aucune entente n'est signée le 1 août prochain, toute une série de hausses de droits de douane sera appliquée probablement sur des produits comme :

  • les huiles d'olive (l'Espagne, l'Italie et la Grèce sont les principaux fournisseurs du Canada d'huile d'olive vierge);
  • les fromages à pâte persillée (aïe mon roquefort et mon gorgonzola coûteront plus cher);
  • les eaux-de-vie et les vermouths;
  • au marc de raisin (ça c'est une bonne nouvelle, moins de vins style cuvée château Brossard qui donnent mal au crâne).

Je remarque que l'on vise principalement les pays méditerranéens qui sont à l'origine d'importantes communautés culturelles vivant au Canada et que ces produits ne sont peu ou pas produits au Canada.

Toutefois, ces mesures bien conformes aux règles de l'OMC me semblent bien dérisoires.